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Christophe Basclo, une entrée fracassante dans le one-man-show

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Il y a des dates qui marquent un comédien. Pour le Brignolais, Christophe Basclo, le choix est incontestable : «Le mardi 10 juillet, ma première au festival d’Avignon. C’est un rêve qui se réalise». L’humoriste âgé de 37 ans a joué son one-man-show "Ma première fois" au théâtre de l’Observance. Une fierté pour l’artiste arrivé il y a seulement deux ans sur les planches : «Je ne pensais pas que tout irait aussi vite. En mars dernier j’inaugurai ce spectacle, mon premier, à Brignoles», rappelle-t-il.


Un rythme nouveau
A la sortie du spectacle, Christophe Basclo est en sueur. "Ma première fois", c’est un speed-dating grandeur nature où le comédien partage son regard sur le monde et ses expériences de vie en incarnant plusieurs personnages.
Pendant une heure sur scène, Christophe Basclo court, crie, fait lever le public. De quoi éprouver l’organisme : «J’ai tout mis dans cette représentation, il fallait être au top. Le one-man, c’est un rythme particulier, il faut toujours maintenir les gens dans ton délire, sinon tu les perds», souffle l’artiste, encore essoufflé.
Pour sa première scène dans la cité des papes, Christophe Basclo a joué devant trente spectateurs, dans une salle qui peut en recevoir quarante. Des conditions idéales pour Giovanni et Sandrine Iaquinti, ses formateurs au Famace théâtre à Brignoles : «Il ne fallait pas une salle trop grande pour le lancer sur le festival d’Avignon. Là c’était assez rempli et en plus le public réagissait bien». Pour Avignon, l’équipe du Famace a dû retoucher "Ma première fois" : «Le spectacle dure habituellement 1h20. Là, on a coupé plusieurs passages pour arriver à une heure sur scène. Il fallait s’intégrer aux créneaux des spectacles précédents et suivants», indique Christophe Basclo.
Habitué à son cocon du Famace théâtre, l’humoriste a aussi ressenti l’exigence du rythme avignonnais : «Jouer ici ça change de Brignoles. Je n’ai accès à la loge qu’un quart d’heure avant le début du show. Il faut aller très vite. En un sens c’est bien car il n’y a pas le temps de stresser. Et après le spectacle, il faut vite libérer la loge pour les suivants».


« Il prend une autre dimension »
S’il est encore jeune dans le milieu de l’humour, Christophe Basclo dégage une maîtrise déconcertante sur scène. Lâcher les chevaux, créer une intimité avec son public, émouvoir, il semble à l’aise dans tous les registres. «Et pourtant je suis un grand timide dans la vie quotidienne, pointe l’humoriste. Mais sur scène j’ai plus d’assurance, j’ai appris à ne pas me poser de questions».
De ses débuts à cet été, Giovanni Iaquinti a vu évoluer Christophe Basclo. Sa première prestation au festival d’Avignon l’a laissé admiratif : «C’est une fierté de voir Christophe concrétiser ce spectacle. Il a deux grandes qualités : c’est un bosseur, et il sait être à l’écoute. J’ai beaucoup de plaisir à le voir s’épanouir sur scène avec autant de naturel. Je le félicite encore, car jouer ici ce n’est pas rien et il a été grand».
Un avis partagé par deux spectateurs habitués à voir l’humoriste au café-théâtre de Brignoles, venus pour l’occasion à l’Observance. Deux personnes particulières pour Christophe Basclo : «Nous sommes ses voisins, nous le connaissons donc depuis longtemps, s’amusent Annick et Régis. Il était un petit peu bridé les premières minutes, comparé à d’habitude. Mais il est très vite redevenu naturel. On voit qu’il a l’étoffe pour faire du one-man-show sur de belles scènes. Sans être trop chauvin, il prend une autre dimension».
Et tout comme les spectateurs varois, le public du OFF s’est amusé, parfois ému, du show de Christophe Basclo. «J’ai entendu parler de lui en voyant ses affiches, puis par le bouche à oreille. J’ai eu envie d’aller le voir car j’aime le one-man-show. Sur scène, il m’a beaucoup fait rire : il est dynamique, ses mimiques sont drôles et variées. Si j’ai l’occasion de le revoir sur un autre spectacle ce sera avec plaisir», s’enthousiasme Jeanne, Avignonnaise assidue du OFF.


 

 

 

 

 

Et soudain... Avignon !
Convaincus au printemps dernier, après le lancement de Ma première fois, du potentiel de Christophe Basclo, Sandrine et Giovanni Iaquinti veulent lancer dès le printemps leur poulain sur des scènes «difficiles». Problème, les programmations des événements estivaux sont pour la plupart bouclées. Jusqu’au miracle fin mai, lorsque la directrice du théâtre de l’Observance, Céline Conti, contacte Giovanni Iaquinti : «Un des artistes que nous avions programmé a été contraint d’annuler ses dates. Ma directrice artistique avait vu Christophe jouer au Famace lors de ses repérages et me l’a recommandé. Nous lui avons proposé trois dates et il a accepté», raconte Céline Conti.
Christophe Basclo débarque au Festival OFF en étant inconnu au bataillon. Pas facile dès lors de se démarquer parmi les 1538 spectacles joués au OFF. Un défi d’autant plus grand quand on ne figure pas sur le programme papier de l’événement : «Au moment où je suis validé, le programme est déjà parti à l’imprimerie. Heureusement je figurais sur la version numérique», ironise l’artiste. 
Pour promouvoir son spectacle, peut aussi compter sur une équipe soudée autour de lui sur le festival. Outre Giovanni et Sandrine Iaquinti, plusieurs de ses amis tractent et posent des affiches autour du théâtre de l’Observance les jours de spectacle. Un travail efficace puisque les deux autres dates du Brignolais à l’Observance, les 17 et 24 juillet, affichaient complet. À cette satisfaction se sont ajoutées d’autres bonnes nouvelles pour Christophe Basclo : «J’ai été contacté par deux théâtres pour le prochain festival d’Avignon, et je suis programmé pour le festival d’Albi en 2019». Sur un nuage, le comédien voit loin : «Mon but maintenant est de vivre du théâtre pour démissionner de mon job alimentaire, vendeur dans un magasin de bricolage».

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